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     Je suis un adepte de la pêche à la cuiller. Je n'ai jamais voulu passé à la mouche et le toc me passionne beaucoup moins. J'ai appris à pêcher de cette façon par mon père et j'ai toujours apprécié le coté randonnée aquatique de la pêche à la cuiller. Rester sur un même poste, à l'instar de Tom Sawyer, un brin d'herbe dans la bouche en attendant que ça morde ne m'a jamais plu.

 

     J'ai acquis pendant toutes ces parties de pêche quelques astuces sur la pêche à la cuiller que je voudrais partager. Formes, couleurs, tailles, tant de détails qui font, ou pas, selon les pêcheurs, la différence.

 

     Et d'ailleurs, écrit-on cuiller ou cuillère?            

Les deux étymologies existent et sont parfaitement justes.

 

     1 - Fonctionnement d'une cuiller :

 

La cuiller agit sur les tous les sens de la truite. Tout d'abord, la cuiller tournante ou ondulante sur son axe va agir sur sa perception des vibrations et déclenchera son attaque en s'approchant de notre cuiller. Plus elle s'en rapproche et plus elle percevra le son grâce à son ouïe. Ce n'est qu'une fois que la truite sera très proche de notre cuiller que celle-ci se servira également de sa vue pour voir les scintillement puis finalement la couleur de la cuiller. La vue n'est pas le sens le plus développé chez elle, et c'est pour cette raison qu'elle rate quelquefois notre cuiller et que l'on sens le toc sans pour autant ferrer.

Il est à noter que contrairement à la mouche et au toc qui n'agissent que sur un seul sens, la vue, en tentant d'imiter de la nourriture connue et en la faisant passer sous son nez, la cuiller va faire déclencher une attaque de la truite qui se déplacera jusqu'à la cuillère, en agissant sur d'autres de ses sens, beaucoup plus aiguisés.

 

     2- Taille de la cuiller :

 

N'oubliez que nos chères truites ne sont pas des brochets et ne pèsent pas 20 kg... Il est donc préférable d'utiliser des cuiller N°1. Certains pécheurs optent même pour des N°0 et N°00 en été.

Pour ma part j'utilise presque exclusivement des N°1 qui évitent de prendre les petites truites. Certains pêcheurs vous diront qu'ils utilisent des N°00 pour justement pouvoir décrocher facilement ces petites truites. Autant ne pas les prendre dans ce cas.... De rares fois et dans des courants calmes et profond, je monte une N°2 pour prendre les grosses dans le fond.

Mais la N°1 reste pour moi la taille idéale pour la plupart des courants de notre département.

 

     3 - Couleur de la cuiller :

 

Là encore, chaque pêcheur a son point de vue sur la question.... Rappelons les bases :

Cuiller MEPPS Aglia argent    ARGENTEE : Pour la pêche le matin au crépuscule ou en eau légérement trouble.

Cuiller Aglia MEPPS doré    DOREE : Préférée pour les tons chauds du crépuscule et de l'aube.

Cuiller Aglia MEPPS Décorée      FARIO (pts rouges) : La 4x4 des rivières... Tout type de courants et d'ensoleillement.

Cuiller MEPPS Black Fury points jaunes     NOIR (pts jaunes ou oranges) : En courants forts de préférence ou par forte luminosité.

Cuiller MEPPS Aglia Fluo Tiger     FLUO :  Conseillée pour les eaux profondes ou les courants forts.

Cuiller MEPPS Comet rainbo      A REFLETS : Préférable pour les eaux profondes ou les courants forts.

 

 

Pour ma part, je change très peu de cuiller en cours de parcours. Je ne me pose la question d'un éventuel changement que lorsque je viens à perdre une cuiller dans un arbre ou un courant. Ma préférée reste toutefois la Fario (argent à points rouge).

Elle s'adapte facilement à tout type de courant et d'ensoleillement ce qui permet de parcourir de longues zones sans avoir à changer de cuiller.

J'emporte quand même toujours avec moi quelques or, argent, et à reflets (pour les gros trous), au cas où. Mais il est très rare que je défasse un montage pour changer de cuiller à l'approche d'un poste. J'en change de temps en temps pour voir si cela fait une réelle différence, mais je suis toujours déçu. J'ai sorti tellement de truites dans tout type de rivière, avec des conditions d'ensoleillement différentes avec mes sempiternelles cuiller fario que je me demande quelquefois l'utilité des autres, sauf pour de rares cas très précis.

Par contre je rajoute sur certaines de mes cuiller un petit artifice. Un petit morceau de fil spécial rouge, ou fil de plume qui donne à la cuiller un aspect mouché qui fait quelquefois la différence au moment de l'amorce et qui rend également la cuiller beaucoup plus visible (par les truites, mais aussi par moi...).  

 

     4 - Forme de la cuiller :

               Cuiller tournante                                           Cuiller Aglia MEPPS cuivre

Sa palette est arrondie. On la dit tournante car de par sa forme, elle tourne régulièrement sur son axe et ne décrit pas de variations d'angle lorsque elle est en action. Elle reste généralement près de la surface ou remonte rapidement dès qu'elle rentre en action. Elle n'est pas "pêchante" si elle n'est pas en action, soit par le résistance de l'eau dans les courants qui la portent, soit par l'action du moulinage. Elles peuvent être plus ou moins creuses. Une cuillère moins creuse mettra plus de temps à se mettre en action mais aura un meilleur ralenti et de plus fortes vibrations.

               Cuiller ondulante                                       Cuiller MEPPS Aglia long redbo

Palette en "feuille de saule", plus ovale. La cuiller ondulante va décrir un trajet dans l'eau plus sinueux. Sa forme la fait décrire des courbes dans l'eau qui la font ressembler un peu plus à ce que décrirait un poisson en train de nager.

Tout dépend de son poid et de la forme de la palette mais ce type de cuillère est "pêchante" dès l'arrivée dans l'eau car elle entame directement une descente comme une feuille morte au fond du cours d'eau. Lorsqu'on la mettra en action, elle ondulera et vascillera en remontant doucement à la surface. 

               Cuiller directement sur l'axe                    Cuiller MEPPS XD

En géneral ses cuillers adoptent des angles très inhabituels et permettent de surprendre les truites par des trajets discontinus. Elle travaillent bien en montée comme en descente et tournent dès qu'elles touche l'eau, peu importe le maniement ou la vitesse de récupération.   

               Cuiller double palette                                 Cuiller MEPPS Bug

Par contre, il y a une cuiller que j'aimerais bien essayer, c'est la BUG de chez MEPPS. Elle posséde deux palettes ondulantes qui la fait ressembler à un insecte volant en perdition. Ca doit marcher au top!!!

 

Cuiller MEPPS Bug (explication selon MEPPS)
"Elles cumulent les "signaux mouche" et les stimuli cuillers". Les battements de leur aile-palette éveillent l'instint carnassier du poisson. Leur corps segmenté "tête-thorax-abdomen" amène le carnassier à authentifier sa proie et à lever son inhibition.
Le palpitement des hackles et les micromiroitements des cercles produisent les ultimes signaux qui attirent le carnassier comme un coeur de cible "

 

 

  LES AUTRES ELEMENTS A PRENDRE EN COMPTE

 

     5 - L'heure du jour et le temps :

 

Tout le monde sait que pour pêcher des truites, il faut être dans les cours d'eau soit le matin au lever du soleil, soit le soir à son coucher, c'est là que les truites mordent. On sait également que par temps orageux, les truites mordent plus car les insectes volent plus bas et également car elles cherchent à se nourrir avant que les possibles crues les obligent à se terrer au fond de leurs trous.

 

Tout cela est valable pour les pêcheurs au toc ou à la mouche qui présente de la nourriture, ou quelque chose y ressemblant, aux truites et attendent qu'elles se nourrissent.

L'avantage du lancer et que l'on peut pêcher à n'importe quelle heure du jour car, comme vu plus haut, on agit sur les instinct de chasse de la truite, même si elle n'a pas forcément faim.

Voilà un avantage indéniable sur toutes les autres méthodes de pêche. Il est vrai que le matin et le soir ou par temps orageux, les truites sont un peu moins regardantes mais la différence n'est pas bien grande. J'ai régulièrement sorti des truites de 35 cm par grand ciel bleu juste avant midi. Il m'arrive  souvent de pêcher de 6h à 13h et de reprendre à 16h et en sortant des truites tout au long de la journée. Je n'apporte donc pas grande importance à l'heure ou au temps, même si ceux-ci ont tout de même une action indéniable sur le comportements des truites.

 

     6 - L'approche :

 

Là où j'apporte par contre une attention toute particulière, c'est au moment de l'approche d'un poste, en adoptant la technique "du sioux". J'essaye de faire le moins de bruit possible en m'approchant, surtout si je dois passer dans l'eau. Les truites sont capables d'entendre et d'analyser des bruits à une très longue distance. Au même titre, le "plouf" que fait la cuiller qui attérit dans l'eau ne donne que rarement du résultat. Même si certaines fois on voit attaquer juste à la tombée car la cuiller aura imiter le bruit d'un insecte tombé dans l'eau, mais cela reste rarissime.

N'oubliez pas que la truite, hormis vous entendre, peut aussi vous voir, et quelquefois de très loin si l'eau est claire. Donc essayez de rester camouflé dans les feuillages en bord de rivière et gardez toujours en tête la position du soleil pour ne pas projeter votre ombre sur le poste pêché.

Il faut également penser que les truites sont moins stupides que l'on pense et arrivent à mémoriser certaines actions de pêche. Attaquer un trou sous un angle différent des autres pêcheurs, ou tout simplement accéder à des trous que beaucoup de pêcheur délaissent car trop difficiles à atteindre vous assurera dans de nombreux cas de ferrer quelquechose.

 

 

     7 - Maniement de la cuiller et vitesse de récupération:

 

C'est la où la différence se fera vraiment entre une journée de pêche réussie et un bide complet. Beaucoup plus que la forme, la taille, la couleur ou l'heure du jour, la façon de travailler avec sa cuiller est l'élèment essentiel pour déclencher l'attaque d'une truite.

 

Il faut alterner entre le fait de laisser travailler sa cuiller dans les courants avec l'acte de récupération proprement dit. En général, on lancera toujours à 45° en amont de notre position et de l'autre coté de la rivière en laissant travailler la cuiller presque seul dans le courant jusqu'à ce qu'elle arrive à 30° en aval avant de commencer réellement à mouliner afin qu'elle décrive un arc de cercle en se rabattant sur notre rive, pour finalement la remonter tranquillement jusqu'à nous. Cette technique permet en général de sélectionner les plus belles truites en balayant une grande surface.

Ceci se révéle très simple dans un courant moyen ne possédant pas d'obstacle ou de rochers. Mais tout l'art de la cuiller est de pouvoir adapter cette méthode le mieux possible dans tout type de courant. Qu'ils soient forts, modérés, calmes, profonds ou pas, avec ou sans obstacle comme des arbres ou des rochers, il faudra analyser le cours d'eau pour pouvoir faire passer votre cuiller au bon endroit. Mais il faudra toujours la laisser travailler quasiment seule dans les courants avant de la laisser se rabattre sur votre rive avec une légère récupération avec le moulinet.  Il sera également compliqué d'adapter cette technique dans les petits vallon ou vous devrez réaliser cette technique sur de très courtes distances. Il faudra donc arriver à réaliser toutes ses étapes en un temps record!

 

N'oubliez pas non plus cette maxime quand vous analysez un poste :

 

"Une truite sera toujours

dans les eaux fortes d'un courant faible et

dans les eaux faibles d'un courant fort."

 

Malgrès tout, le geste parfait ne s'arrête pas là car le rythme y est aussi très important. Un rythme monotone ne donne jamais rien. Pour déclencher l'attaque d'une truite, après lui avoir envoyé une multitude de signaux (voir plus haut) qui la font s'approcher de la cuiller, il faudra que les rythmes de récupération soient légèrement saccadés pour l'intéresser.

J'ai souvent eu l'opportunité dans des eaux très claires de voir la truite suivre ma cuiller, et il suffit souvent d'un changement de rythme et/ou de direction pour déclencher l'attaque. Le maniement doit être le plus vivant possible. Attention non plus à ne pas confondre rythme saccadé et cassure dans le rythme.

 

 

 

     Voilà à peu près tout ce que je peux dire sur la cuiller qui reste pour moi la méthode de pêche la plus agréable qui soit pour la truite. C'est en général avec elle que commence nombre de pêcheur, avant de la délaisser pour la mouche. Elle est pourtant très lucrative et s'adapte facilement à de nombreux courants. Et contrairement à ce que l'on peut lire dans les articles la ramenant au rang de "ferraille", elle peut être très intéressante si l'on sait la faire travailler correctement.

 

     J'ai lu récemment dans un blog sur la pêche à la cuiller la remarque suivante :

"C'est bien la cuillère, mais ça pêche pas les courants forts ni les trous"

 

     Je vous assure que si on la maitrise bien, la cuiller pêche très bien les courants forts et également les trous. J'en ai pour preuve certaines vidéo de ce site.

 

"Alors ne dédaignez plus la cuiller, amis moucheurs, mais considérez-la

comme un concurrent à juste titre."

 

Bonne pêche à tous.

 

 

Un site très intéressant qui traite également de ce sujet

 

 

LE TEST DE LA CUILLER N°1 GEOLOGIC DE CHEZ DECA*****

 

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          Bon comme promis je fais un petit post sur la cuiller N°1 géologic que l'on peut trouver à 1 € / pièce à déca*****. Elle ne semble pas bien différente à première vue de celle de mon détaillant qui lui me distille des MEPPS à 2,20€ / pièce, 2,00€ car il me connait maintenant vu le nombre de cuiller que je lui achète. Au rythme ou elles finissent dans les arbres ou les rapides vu que je m'obstine à faire des trous que personne ne veut faire de peur d'y laisser leur matériel à l'eau.... Enfin bon, vu que j'étais à déca pour m'acheter des polarisantes (voir autre article), je me dis que je vais essayer ces géologic, parce que moitié prix c'est quand même pas rien.

 

     Je les ai essayé sur la Siagne et prochainement sur la Tinée, et pour l'instant, rien à redire sur leur efficacité (voir vidéo Siagne - la Bambouseraie). Le seul petit hic, c'est que les points rouges se sont un peu usés mais même en grattant ça ne disparait pas donc je pense que c'est dû au frottement. Phénomène que je n'observais pourtant pas sur mes cuillers habituelles. Mais bon c'est toujours pareil, au rythme ou je les pomme, elles ont pas le temps de trop s'user donc ca reste une bonne affaire.

 

     Je reviendrai étoffer le sujet si il y a du nouveau.

 

     J'ai également pris deux cuillère à reflets, toujours de la gamme géologic pour voir ce que ça donne.

 

     La suite bientôt.

 

     NOUVEAU :

     J'ai eu un léger désagrément récemment avec une de ces cuillères. Alors que je venais un peu de forcer sur la ligne en tirant pour la décrocher d'un arbre, j'ai rémarqué que celle ci s'était défaite au niveau du cône, laissant apparaitre le fil de fer qui doit normalement la maintenir. Je l'ai remise en position et celle-ci a continué de fonctionner comme auparavant. Mais bon, j'avais jamais vu ça sur une cuillère MEPPS....

 

     Sinon je continue toujours à sortir des truites avec, ce qui est quand même le point essentiel.

 

     Pour les cuiller à reflets, pas eu le temps de beaucoup les tester. Deux coups du sort me les ont fait perdre dans des forts courants de la Tinée. J'en reprendrai la prochaine fois que je passe à Déca*****.

 

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